Comex, frais d’inscription et frais de bouche

Ce post fait suite à cet autre billet consacré à la séance du 18 décembre 2020. Outre le renouvellement de la plupart des vice-président·es, nous évoquons ici le débat sur la hausse des frais d’inscription pour les étudiants extra-communautaires et les frais de bouche dispendieux du Conseil d’Orientation Stratégique.

Nouvelle équipe de vice-président·es

Nouvelle gestion publique oblige, les vice-président·es font partie de ce qui est désormais appelé le Comex (comprenez comité exécutif) de PSL. Comme annoncé l’année dernière, l’équipe des vice-président·es avait été conservée jusqu’à la pérennisation de l’IDEX. Le président présente donc aujourd’hui deux candidats et une candidate, l’un des postes restant à pourvoir. Le candidat à la vice-présidence Recherche est ingénieur de formation et enseigne la physique des ondes à l’ESPCI. La candidate à la vice-présidence Formation est issue du département des études cognitives de l’ENS. Enfin le candidat à la vice-présidence Développement est docteur en sciences de gestion des Mines et c’est le seul à être déjà en poste.

Rémi Carminati, nouveau vice-président Recherche
(source : site de PSL).

Nous nous sommes abstenu·es car la présentation par les candidats et candidate confirme les orientations choisies par l’équipe précédente, orientations dans lesquelles nous ne nous retrouvons pas. La question de la représentation des sciences humaines et sociales, notamment de la littérature, de l’histoire, de la philosophie etc. a été soulevé ce qui n’a pas fait évoluer l’équilibre des discipline au sein de l’équipe présidentiel. C’est en effet une enseignante en marketing qui a été proposée et désignée pour le dernier poste de vice-président.e Vie étudiante et responsabilité sociale.

Hausse des frais d’inscription

La question de la hausse des frais d’inscription pour les étudiant·es non communautaires a aussi été débattue. PSL doit en effet appliquer une loi qui a été fortement contestée par la communauté universitaire et qui prévoit que « certains étudiants étrangers, extra-communautaires, en mobilité internationale diplômante, seront assujettis aux droits d’inscription différenciés, d’un montant de 2 770 € pour les diplômes nationaux relevant du premier cycle et d’un montant de 3 770 € pour les diplômes nationaux relevant des autres cycles d’études. »

Un certain nombre d’universités se sont prononcés contre cette hausse, voir le site de Sauvons l’université.

25 institutions d’enseignement supérieur (24 universités sur les 75 universités en France, et l’EHESS) se sont prononcées fermement contre l’augmentation des frais d’inscription depuis le 19 novembre 2018. Il s’agit des universités de Lorraine, Paris-Sud, Paris 8, Paris 13, Paris 3, Grenoble, Clermont-Ferrand, Aix-Marseille, Rennes 1, Rennes 2, Angers, Paris Nanterre, Toulouse 2, Tours, Le Mans, Caen, Strasbourg, Rouen et Lyon 2, Reims. La plupart ont annoncé une non application de la hausse des frais d’inscription pour les étudiants extra-communautaires pour la rentrée 2019-2020.

Sauvons l’Université !

Le document qui était soumis au vote précise que « certains étudiants […] peuvent être totalement ou partiellement exonérés par le président de leur établissement des droits d’inscription afférents à la préparation d’un diplôme national ou du titre d’ingénieur diplômé, dans la limite de 10% des étudiants inscrits hors boursiers de l’Etat. » Il se trouve que les étudiant·es relevant de PSL qui seraient susceptibles de devoir payer ces frais peuvent tou·tes être exonéré·es.

En dépit d’un échange en amont avec quelques membres de « Dauphine contre-attaque » d’une part et de la mauvaise foi de la présidence d’autre part, qualifiant de fantasmes les protestations contre ce dispositif, il nous semblait délicat de voter contre un texte qui acte l’exonération de frais d’inscription pour les étudiant·es extra-communautaires. Nous nous sommes donc abstenu·es.

Mécénat

Parmi les documents mis à la disposition des membres du conseil, figurait le modèle de convention de mécénat dont voici un extrait :

Située au cœur de Paris, l’Université PSL fait dialoguer tous les domaines du savoir, de l’innovation et de la création en arts, ingénierie, sciences, sciences humaines et sociales. Sélective et engagée en faveur de l’égalité des chances, elle forme au plus près de la recherche en train de se faire, des chercheurs, artistes, entrepreneurs et des dirigeants conscients de leur responsabilité sociale, individuelle et collective.

Extrait du modèle de convention de mécénat

Tout est maintenant ficelé pour faire de cette politique un bras armé financier de l’institution. Pas plus de précision sur la «  clause de non dénigrement  » ou le montant des apports des différents mécènes de la Licence BNP mais, assurément, c’est un sujet dont on reparlera.

Les petits gueuletons du Conseil d’Orientation

Un certain nombre d’autres points composait l’ordre du jour de ce conseil. Alain Fuchs demande notamment au CA d’approuver la politique de prise en charge des frais de déplacement et de réception des agents et personnels extérieurs. Ce document, qui relève déjà le montant de prise en charge par rapport au cadre national, prévoit de surcroît que les frais de repas, fixés à 30€, peuvent exceptionnellement s’élever à 100€ par personne et par repas « en fonction de la qualité de l’invité ».

La grande bouffe (1973).

Le directeur général des services (DGS) Cédric Prunier précise qu’il s’agit notamment des repas du Conseil d’Orientation Stratégique, composé de « personnalités importantes qu’il n’est pas possible de rémunérer ». Nous demandons le retrait de cette disposition. Mais le montant de ces frais de bouche, payés par le contribuable, ne semblent manifestement indécents qu’à nous car les autres membres du CA approuvent tous le document en l’état.