Conseil d’administration du 16 octobre 2025

Comme à notre habitude, nous rendons compte seulement des points qui nous semblent pertinents. Nous renvoyons aux procès-verbaux «officiel» pour avoir la liste des points détaillés. Nous notons de nouveau que l’ambiance générale s’est grandement améliorée depuis la nouvelle présidence de El Mouhoub Mouhoud.

Changement de DGS

Le président nous a présenté la nouvelle directrice générale des services : Sophie Maiboroda. Un peu pris de cours, nous n’avons pas eu la présence d’esprit pour demander pourquoi il y a eu un changement à ce poste crucial dans un appareil aussi technocratique de PSL.

Présentation du projet de recherche ChemCellState

Le président a planifié une présentation d’un grand programme de recherche de PSL : ChemCEllState. Il inscrit ce type de présentation au CA dans une réflexion générale sur la recherche produite à PSL. Le président semble vouloir donner un peu plus de rôle au CA, au moins sur la forme. Ce fut intéressant.

Approbation des statuts constitutifs de l’association «centre de recherche international et de formation USPI PSL» et de la convention s’y rapportant

On nous a présenté un projet d’accord international avec l’université de Sao Paulo (https://psl.eu/actualites/luniversite-psl-et-lusp-posent-les-premieres-bases-dun-futur-centre-dexcellence). Ce projet semble très lié avec Chimie Paris. Pour la première fois dans l’histoire de PSL, un laboratoire de recherche va être créé à l’étranger (cela existait déjà pour le CNRS et l’Institut Pasteur).

La discussion qui a suivi cette présentation fut elle aussi intéressante. Un représentant du privé est intervenu pour indiquer que la «valeur ajoutée» d’un tel projet était claire pour le Brézil, que pour PSL, cela permettait d’augmenter «sa production». Il se questionnait sur l’intérêt de la France.

Le président a indiqué que cela permettait d’augmenter l’attractivité au niveau du doctorat. Il a indiqué que le contexte démographique est déclinant en France et que les viviers pour les doctorats se tarissent, et donc qu’il fallait se placer dans la compétition international à ce niveau-là.

Nous sommes alors intervenus pour questionner cette affirmation. Nous avons fait remarquer que dans les disciplines que nous connaissons, le vivier est tout à fait convenable. Nous avons demandé à chiffrer cette baisse, pour débattre de cette stratégie en CA. Le président a semblé d’accord avec cette proposition.

La directrice de l’Institut Curie a demandé si ce modèle pour «fixer les élites» au Brézil était voué à être exporté à d’autres pays. Le président a répondu qu’il était difficile de répondre à cela mais qu’une opération assez similaire se préparait en Inde autour de l’IA.

Nous nous sommes joints à un autre élu d’une autre liste qui a fait remarquer que plus que le rétrécissement supposé des viviers, c’était le rétrécissement clair des postes statutaires qui était vraiment préoccupant. La course au financement sur projet produit cela aussi, et notre université se doit de donner un signal fort pour élargir les possibilités de recrutement.

À cela, le président a répondu qu’il n’allait pas attendre que l’État donne plus pour agir, et donc qu’il cherche à se doter des moyens nécessaires pour faire de la recherche d’excellence. Il a indiqué que les menaces sur les financements publics sont très fortes et que ce projet s’inscrit dans la dynamique d’obtenir plus de fond propre.

Malgré notre opposition à la stratégie sous-jacente, mais pas forcément directement liée à ce projet de coopération scientifique, cet accord a été voté à l’unanimité (car oui, sans nos quelques voix, il n’y aurait pas beaucoup de contradiction au sein de cette chambre d’enregistrement).

Nomination de onze des douze membres du Conseil d’orientation stratégique

Art. 41 des statuts

Le conseil d’orientation stratégique est composé de huit à douze personnalités scientifiques, françaises ou étrangères, choisies hors de l’Université PSL, en raison de leur compétence internationalement reconnue dans les domaines des sciences, des lettres, des arts, de la création, de la valorisation de la recherche et de la diffusion des savoirs.
Les membres du conseil d’orientation stratégique sont nommés par le Conseil d’administration de l’Université PSL, sur proposition conjointe du Président et du directoire, pour un mandat de cinq ans renouvelable, la différence entre le nombre d’hommes et de femmes siégeant au conseil d’orientation stratégique ne pouvant pas être supérieur à un.
Le conseil d’orientation stratégique élit en son sein un président, pour un mandat de cinq ans renouvelable.

Sur les 12 membres du COS actuel, 11 mandats tombent à la fin de l’année. Il nous a été donc fait une proposition de piste de noms pour leur demander. Certains ont déjà accepté d’autres non. Nous ne pouvons sans doute pas publier cette liste de «travail» ici.

Nous n’avons pas fait un travail de recherche sur ces personnes. Mais nous avons interrogé la gouvernance sur les connaissances qu’ont ces personnes des institutions de la recherche française. Un élu s’est étonné d’une certain «rééquilibrage» par rapport à l’ancien COS avec, selon lui, un nouveau déséquilibre en faveur des sciences dures.

Face à ces interrogations, le directoire nous a répondu qu’il y avait des critères : expert·e·s internationaux, IA et environnement, présence du Sud.

Nous avons demandé qu’il soit discuté les critères et la hierarchisation des critères et peut-être même quelques personnes en CA, pour que le directoire et le bureau puissent ensuite trouver en pratique des personnes qui satisfont ces critères, gèrent les refus, etc. Le président a noté cette suggestion, mais cela n’engage pas vraiment puisque la prochaine recherche aura lieu dans 5 ans.

Parce que, de nouveau, le CA a été mis devant le fait accompli, sans avoir d’opposition a priori sur les noms proposés, nous nous sommes abstenus.

Validation du montant de la répartition des 750 000 € concernant les lauréats des Starting Grants de l’année 2025 et donnant lieu à conventionnement

Sur ce point, nous nous sommes abstenu car nous sommes contre ces starting grants, mais pas opposé à répartir l’argent une fois cela mis en place.

Modalités d’admission aux PhD tracks et calendrier 2026-2027

Nous sommes contres les PhD tracks qui augmente les mécanismes de sélection compétive dès le M2. On s’est donc abstenu sur le principe.

Dernier CA des élu·e·s

Ce fut dont le dernier CA des élu·e·s. Nous sommes quelques un·e·s de notre liste à nous représenter, mais il n’est pas impossible que nous ne siégions plus.

Un élu, qui ne se représente pas, a tenu a faire un discours de bilan. C’est avec cet élu principalement (et avec les étudiant·e·s) que nous avons le plus «travaillé». Ses remarques, dont nous faisons une synthèse ici, sont assez proche de notre point de vue.

– Il y a eu énormément d’absence parmis les élu·e·s et les PQ, donnant lieu à beaucoup de procurations. Sur ce CA, nous étions seulement 5 élu·e·s présent·e·s.

– Le pouvoir d’action et d’influence des élu·e·s est extrêmement réduit ainsi que celui des personnalités qualifiées.

– Les décisions ne viennent au CA que quand elles sont déjà validées par le directoire

– Le curseur sur le rôle défavorable des élus démotive : il n’y a eu aucune consultation sur les grandes questions qui se pose à notre communauté.

– Le Sénat académique a beaucoup déçu sur le rôle qu’il a pu jouer, très théorique, partagé en de nombreuses commissions sans qu’on voie son influence sur la politique de l’université.

– Pour le CA : le bilan du comité de recherche n’a pas été présenté au CA. Il approuvait aussi sans les connaître les rémunérations des président et VP.

– Les élu·e·s n’ont pas étés associés aux retouches des statuts et au RI.

– Le directoire est constitué, actuellement, de 6 membres seulement. Il faudrait rééquilibrer en rajoutant un siège supplémentaire (1 siège par rotation à se partager entre les écoles d’arts, les domaines littéraires et SHS).

Son intervention a évidemment donné lieu à une réponse du président. Il nous a indiqué qu’il a remis le bureau du directoire en fonctionnement alors qu’avec Alain Fuchs, celui-ci n’était pas consulté, prenant seul les décisions centrales. El Mouhoub Mouhoud a donc fait remarquer que désormais, on respectait les statuts. Le bureau, dans un souci de collégialité, se réunit désormais le mardi matin de 8h30 à 9h30. Il a cependant indiqué qu’il était d’accord pour faire des efforts pour améliorer le fonctionnement de PSL et du CA en particulier, notamment pour qu’il y ait des débats d’orientation scientifique.

Bien que sur la forme et légèrement sur le fond, le nouveau président apporte de nettes améliorations. Cependant, à cause :

  • de l’institution technocratique et élitiste qu’est PSL,
  • du jeu de la course à la pseudo excellence qui met la compétition au centre de la recherche,
  • de la déconnexion avec les collègues (BIATSS/ITA/EC/C) qui du bas de leur échelle font vraiment fonctionner l’enseignement et la recherche à PSL,
  • des mécanismes antidémocratiques de l’institution (les élu·e·s sont minoritaires au CA !),

ces améliorations ne sont que superficielles.