Élection au CA de 2025 : votez pour les listes «démocratie et intérêt général au cœur de PSL»

Liste « Démocratie et intérêt général au cœur de PSL »
soutenue par la CGT

«L’éducation est le point où se décide si nous aimons assez le monde pour en assumer la responsabilité»
Hannah Arendt

Nous, candidates et candidats au Conseil d’administration de PSL sur la liste « Démocratie et intérêt général » portons le projet d’un enseignement supérieur public et émancipateur pour son personnel comme pour la jeunesse qu’il forme. Pour cela, nous devons être en position de faire face aux intérêts économiques et politiques qui ne font que rogner depuis trop longtemps nos statuts et nos libertés. Il nous semble ainsi primordial de défendre des statuts protecteurs pour l’ensemble du personnel, de développer les libertés académiques ainsi que de renforcer la démocratie universitaire, en permettant réellement à l’ensemble des personnels de l’université de prendre part au gouvernement des établissements d’enseignement supérieur et de recherche. Face à la croissance des inégalités, aux crises écologiques et à la montée des idées réactionnaires, nous voulons construire ensemble les conditions qui nous permettront de produire des savoirs émancipateurs afin d’assumer notre responsabilité vis-à-vis de ces urgences.


PSL dans l’enseignement supérieur et la recherche


Après avoir fonctionné plusieurs années en tant que Cornue (2015-2019), puis comme établissement public expérimental (EPE) (2019-2022), PSL a acquis le statut de « Grand établissement » depuis le décret du 24 novembre 2022. Ce statut confère une grande liberté d’action à la Direction de PSL, que ce soit en termes de sélection des étudiant-es ou de composition des différents conseils. Nos établissements auraient pu faire le choix, comme d’autres établissements ayant suivis la même politique de regroupement1, d’attribuer une majorité des voix aux représentant·es élu·es au Conseil d’administration de cette nouvelle superstructure. Il n’en est rien puisque les personnels élus au sein du conseil d’administration de PSL ne représentent que 38 % des voix. Comme nous le documentons depuis maintenant plus de cinq ans sur notre blog, cette institution participe au grignotage progressif de la démocratie universitaire que l’on observe depuis de nombreuses décennies dans l’ensemble de l’Enseignement supérieur et la recherche (ESR) sous couvert d’une recherche d’ «efficacité» et d’
« excellence».


Ce discours d’ « excellence », présent à chaque conseil d’administration, est le fruit d’une vision stratégique de l’ESR portée par l’association d’établissement universitaire UDICE2 à laquelle contribue activement PSL comme douze autres universités. Ce projet participe à construire un ESR à deux vitesses : aux établissements reconnus « intensifs en recherche », les IDEX (Initiatives d’excellence) et les étudiant-es de M2 et de doctorat ; aux autres, les premiers cycles, les déficits qui s’accumulent et l’adaptation des formations au bassin d’emploi (comme si la cause du chômage était une simple question de formations désajustées). Cette « sécession institutionnelle », fondée sur le principe de l’ « excellence internationale », dans un contexte de ressources limitées pour l’ensemble de la profession, se fait au prix d’une dégradation du travail dans la grande majorité des établissements de l’ESR. Nous ne voulons plus que PSL participe ainsi à la partition de l’ESR, et continue de remettre en cause l’égal accès à un enseignement supérieur de qualité fondé sur l’indépendance académique et le statut de la fonction publique pour son personnel.


Depuis la création de PSL, les pouvoirs de décision concernant nos diplômes, nos conditions de travail et d’emploi sont de plus en plus concentrés dans les mains du directoire, l’instance de PSL qui regroupe les président-es ou directeur·ices d’établissement-composantes. C’est en effet au sein de cette nouvelle technostructure que se décide une partie croissante de la politique de formation et de recherche de chaque établissement membre, mais aussi la stratégie en matière de ressources humaines ou encore la gestion du parc immobilier. La naissance et le développement de PSL illustre ainsi parfaitement les politiques menées dans l’ESR depuis maintenant plus d’une vingtaine d’années. La recherche, l’émancipation, la formation critique au monde qui nous entoure, la qualité des études et les conditions de travail sont sacrifiées au profit de la sacro-sainte compétition internationale et de la course à l’excellence.

Quelle démocratie universitaire voulons-nous ?


Ces transformations ne sont ni inévitables ni indispensables. Le fonctionnement actuel de PSL est un danger pour l’ensemble des membres du personnel et des étudiant-es. La répartition du pouvoir est clairement antidémocratique, contourne les instances collégiales universitaires bâties à l’échelle des établissements et laisse planer la menace d’un autoritarisme bureaucratique – que ce soit sur la politique de la recherche, de la politique de formation, ou de la politique de documentation – rarement vu jusqu’ici. Nous devons être présent·es et vigilant·es à tous les étages de cette machinerie pour que s’exprime une vision alternative de notre « vivre ensemble » au sein de l’ESR. Nous souhaitons mettre à profit l’expérience accumulée lors de la précédente mandature ainsi que les outils construits à cette occasion (un réseau de personnels défendant nos idées au sein de nombreux établissements-membres ainsi que notre blog) et c’est pour cela que nous nous présentons à l’élection au conseil d’administration.


Si vous nous faites confiance, nous veillerons à :

  • promouvoir un service public de l’enseignement supérieur gratuit et accessible au plus grand nombre;
  • maintenir des formations et des recherches indépendantes du new public management comme des financements privés ;
  • développer nos formations et notre recherche pour répondre aux enjeux de demain (sociaux, écologiques,…) en participant à la science ouverte, libre et accessible à toutes et tous;
  • œuvrer à transformer notre fonctionnement collectif pour réduire notre impact écologique et limiter la catastrophe écologique et climatique en cours ;
  • participer à construire un cadre d’étude et de travail égalitaire, notamment en termes de genre, en combattant les violences sexuelles et sexistes, et toutes les formes de discrimination ;
  • défendre les statuts d’emploi et les conditions de travail des agent·es, personnels administratifs et enseignant·es-chercheur·es.

Dans un contexte national et international où les idées réactionnaires et l’extrême droite sont de plus en plus présentes, il est urgent de construire un ESR permettant le développement de l’esprit critique, qui soit ouvert et inclusif. Cela passe notamment par une politique ferme de protection des libertés académiques qui sont frontalement attaquées et doivent absolument être défendues. Dans notre monde en pleine mutation, l’éthique et la pratique de la recherche sont certainement à repenser pour questionner nos responsabilités vis-à-vis des effets de nos activités sur le climat et le Sud Global mais également sur le renforcement de potentiels gouvernements autoritaires et d’entreprises maltraitantes et/ou écocidaires.


Pour lutter contre la dépossession démocratique de nos établissements et de PSL, nous nous engageons à nous rendre régulièrement des comptes que ce soit par des communications écrites ou des assemblées générales au sein de différents établissements.

Construisons ensemble une université fidèle à ses valeurs d’émancipation et de savoir partagé, à l’abri des replis réactionnaires et des logiques financières, ouverte à la pensée critique, au dialogue et à la responsabilité collective – une université capable d’éclairer et de transformer le monde de demain.

Nos listes

Collège «Autres personnels»

  • CHUPIN Maxime, CNRS
  • DROUIN Laurence, Paris Dauphine PSL
  • KORBER Alexandre, ENS PSL

Collège «Maitres et Maitresses de conférences et assimilé(e)s»

  • PINAUD Samuel, Dauphine PSL
  • DADOUR Stéphanie, ENSA Paris-Malaquais
  • MARQUET Clément, Mines Paris PSL

Collège «Professeures et professeurs ou assimilé(e)s»

  • MOUSSA Charbel, Mines Paris PSL
  • BAUD Céline, Dauphine PSL
  • LEMOINE Benjamin, ENS PSL
  1. https://academia.hypotheses.org/42241 ↩︎
  2. https://www.udice.org. Cette associaùon créée en 2020 a pris la suite de la Coordination des universités de recherche intensive françaises (Curif) née en 2008. ↩︎