Compte rendu du CA du 15 décembre 2022

Voici enfin le compte rendu du CA du 15 décembre. Nous prions notre lectorat de nous excuser pour le retard dans la publication de ces CR. Il est déjà chronophage de travailler les dossiers qui passent au CA et de participer aux réunions, alors il arrive que la rédaction des comptes-rendus passent de temps en temps en second plan de notre activité militante, assez intense en cette période de mobilisation contre la réforme des retraites.

Dans ce texte, nous ne parlerons que des points qui nous semblent les plus importants. Pour le compte-rendu complet (mais sans analyse), nous vous invitons à consulter https://psl.eu/universite/organisation-et-gouvernance/conseil-dadministration-de-luniversite-psl lorsque celui-ci sera en ligne.

Changement de DGS

Cédirc Prunier a fait le 15 décembre son dernier CA pour PSL en tant que DGS. Il s’en va aux Mines. Hélène Mangano a pris ses fonctions de directrice générale des services de l’université, le 2 janvier 2023. Elle succède à Cédric Prunier qui a occupé ce poste de 2017 à 2022.

Voici sa description sur le site de PSL :

Hélène Mangano est ingénieure de recherche hors classe et a effectué toute sa carrière dans l’enseignement supérieur. Après des travaux de recherche sur l’instrumentation de gestion dans les universités, elle a rejoint l’Université Louis Pasteur (Strasbourg I) en 1995 occupant successivement les fonctions de responsable du service de contrôle de gestion, directrice des finances adjointe responsable administratif du service des activités de valorisation, et responsable administratif de la faculté de Chimie. En 2009, elle devient directrice des finances de l’Université de Strasbourg et accompagne le développement de l’université nouvellement fusionnée. En 2017 elle rejoint l’Université PSL en tant que directrice générale adjointe des services et contribue à la définition et à la mise en œuvre de la stratégie d’établissement.

Espérons qu’elle nous méprise moins que son prédécesseur (voir http://democratie-au-coeur-de-psl.fr/?p=1176).

Actualisation de la stratégie pluriannuelle de PSL

Lors de ce CA, il nous a été présenté la mise à jour de la stratégie pluriannuelle de l’université PSL. Rien de vraiment nouveau sous le soleil, et l’ADN de l’université PSL, modèle de l’ESR que nous combattons, reste belle et bien le même.

Notons cependant que la lutte contre les violences sexistes et sexuelles progresse à PSL comme dans d’autres établissements, et c’est une bonne chose. Il faut encore progresser, notamment dans la diffusion des informations et l’aide disponible.

Les duos vice-président recherche et vice président innovation entreprenariat sont une belle illustration de la dérive de ce monde. La recherche cède de plus en plus de terrain à l’innovation, il faut valoriser, breveter, monter des startups, etc.. Il faut chercher des financements, monter des partenariat avec des industriels sur le modèle Armine des Mines, développer le mécénat, etc.

Pour l’anecdote, nous avons interrogé le directoire sur la place donnée aux innovations Opensources. Ce sont de vrais biens communs. Pour seule réponse, on nous a parlé de GitHub, plateforme privative (détenue par Microsoft) permettant de partager du code…

Au niveau RH, la LPR rentre dans le bal, et des postes s’ouvrent, toujours affecter à des établissements (donc jamais pour l’université PSL en tant que telle).

Nous avons voté contre cette actualisation de la stratégie pluriannuelle en raison de la représentation de la recherche et plus largement de l’ESR qu’elle porte.

Présentation du budget

Le budget nous a été présenté. Le document est difficile à lire, mais il est nécessaire d’y avoir accès.

Des points méritent toutefois d’être soulignés : PSL fonctionne avec 48% de son budget de moyens récurrents (subvention pour service public), et ce n’est pas assez. Alain Fuchs assume en disant que le futur de l’ESR ne passera pas par les moyens récurrents. Il assume aussi que ce sont les réponses sur appel à projet qui ont permis la croissance de PSL, et pour lui, il est donc normal de toujours devoir chercher des financements, de recruter sur CDD, etc. On a encore une illustration de la recherche incessante de croissance, sans jamais interroger le bien fondé de cette recherche ni l’objectif d’être toujours plus un mastodon de l’ESR.

Comme à notre habitude, nous avons voté contre ce budget puisqu’il valide la politique de l’université PSL à laquelle nous sommes opposé·es.

Sur les formations

On nous a présenté un certain nombre de formations parmi lesquelles figuraient le CPES et la « Licence pour un monde durable ». Pour ces deux formations problématiques (car pour le CPES ce n’est pas un diplôme d’état, et il est très sélectif, et pour la Licence car, entre autres, elle est financée en grande partie par la BNP, banque qui figure au huitième rang des banques mauvaises élèves en termes de financement des industries polluantes), nous avons voté contre.

Cependant, Alain Fuchs, encore méprisant, a, lors du vote, fait des remarques inadmissibles : «Ah la licence que vous détestez… Ah oui, alors votez contre. Votre habitude…». Il peut bien penser ce qu’il veut, mais en tant que Président de l’université, il n’est pas acceptable de mettre la pression comme ceci sur des élu·es lors de votes. Encore une illustration de sa vision de la démocratie…

Un « Plan sobriété » calibré pour réchauffer la planète

Il nous a été fait une présentation d’un plan de sobriété. Une partie de la discussion porte sur le temps de trajet en-dessous duquel l’utilisation de l’avion est prohibée. Pour certains administrateur·ices, il n’est pas sain de chercher à réduire les déplacements. Cela fait partie du métier. Ils n’ont visiblement pas compris qu’il y a une urgence climatique dont aucun gouvernant ne s’occupe de façon sérieuse, et que des mesures drastiques doivent être prises. Au lieu de s’accrocher à des méthodes de recherches préhistoriques où l’on pouvait polluer à loisir le monde, il faut inventer de nouvelles méthodes pour se rencontrer, pour chercher, pour avancer, de façon non polluante. La recherche ne donne pas de passe-droit à polluer !

Qu’à cela ne tienne, cela ne nous a pas empêché un membre du CA de nous faire passer pour des personnes qui souhaitent un retour à la bougie lorsque nous avons uniquement souligner qu’un aller-retour Paris-New York représentait à lui seul l’ensemble d’un l’empreinte carbone d’une personne sur un an ! Cette remarque relève à notre sens du climato-scepticisme dans le sens où il délégitime les savoirs scientifiques et techniques qui servent d’assise à la prise de conscience de la crise environnementale. Il est tout à fait regrettable qu’aucun membre du directoire ne nous ait défendu face à ce type de réaction.

Ce manque de soutien se comprend toutefois lorsque l’on voit la proposition qui a été faite en CA sur la régulation des déplacements professionnels. Voici la proposition mise au vote :

« L’utilisation de l’avion, n’est autorisée et ne peut être prise en charge que si le trajet pour la même destination finale en train est d’une durée supérieure à 4 heures. Un agent peut bénéficier au maximum de 2 allers-retours sauf dérogation accordée explicitement par l’ordonnateur. Enfin, annuellement, le nombre de voyages (allers-retours cumulés en avion en France métropolitaine ou d’outre-mer ou à l’international) financé par l’université, ne peut excéder 270 sachant que le nombre d’agents équivalent temps plein (ETP) de l’établissement public est de 135.« 

L’objectif de cette résolution était de permettre aux enseignant·es habitant à Paris de faire un A/R à Nice dans la journée pour y donner des enseignements. Au final, peu de personne vont être contrainte par la résolution adoptée qui est la suivante : 1. La barrière sous laquelle il n’est pas possible de prendre l’avion est donc de 4h ; 2. après débat en séance, cette règle ne concerne pas les déplacements prévus dans le cadre de projets internationaux (!) et tous les déplacements au-delà de 4h. « Pour tout autre motif, un agent ne peut pas faire plus de 2 allers-retours par an en avion, sauf dérogation. Pour PSL Grand Etablissement, le nombre de voyages financés est limité à 2 AR par personnel et il est plafonné à 270 AR/an correspondant à deux fois le nombre d’ETP (135) ». Bref, La barrière mise en place pour essayer d’endiguer l’impact de la communauté sur l’environnement, en plus de ne pas montrer très haut, est pleine de trous. Les membres du CA de PSL sont très loin d’être à la hauteur des enjeux. Ce « plan de sobriété » énergétique (!) a été adopté à la majorité moins 7 voix contre (dont les nôtres). Pour plus de précisions sur la teneur des échanges, n’hésitez pas à vous reporter au CR officiel lorsque celui-ci sera mis en ligne.